Les voyages en Tunisie par Ferry m’ont toujours réservé un lot de pitoyables surprises. Quel dépit de voir des douaniers vous faire tourner en rond, pendant des heures, avec vos effets personnels, pour en tirer un bakchich en devise étrangère : « Vous avez des euros ? » me demandait le douanier, « je dois avoir quelques pièces, mais je n’ai rien à déclarer » lui répondis-je. « Ah 5 euro…sinon vous n’avez pas de dollards ? » me demanda-il après avoir fouillé mon porte-monnaie. Grosso modo, tu me donnes 30 euros en étant superficiellement contrôlé et dirigé directement à la sortie. Ou tu ne le fais pas et je te fais galérer à mort, comme le dit si bien l’expression tunisienne : « je vais monter ton âme au ciel ».
Et puis n’oublions pas l’application d’une loi aussi stupide que le dogme révolutionnaire : Elle consiste à vous confisquer toute choses portant un imprimé camouflage militaire, ( oui le truc à la mode en ce moment) de peur que vous n’allier guerroyer avec. Pour ma part j’y ai laissé 2 caleçon (oui très utile pour le Djihad), un stylo bushcraft et un petit sac à dos acheté chez Tati, de quoi conquérir la Tunisie quoi.
J’ai pensé que c’est une brimade qu’on m’a individuellement appliqué pour ne pas leurs avoir « payer le café », comme ils qualifient leurs pratiques crapuleuses. Mais il n’en est rien, j’ai constaté personnellement le miteux entrepôt d’objet saisis, tenu d’ailleurs par un gosse de 16 ans. Et en effet entre alcool et tabac on retrouve de toute sortes d’objets à motifs camo.
Et comme le veut l’hospitalité tunisienne il est hors de question de récupérer vos affaires à la sortie du territoire, la confiscation est dé-fi-ni-ti-ve. Malgré cela j’ai tenté de trouver une solution avec le supérieur. Après lui avoir exposé mon cas, je reçois une réponse à l’air très suggestive : « Tu y tiens vraiment à ces affaires ? » Traduction : « Tu me donnes combien pour récupérer tes affaire ? ». Après lui avoir dit que j’y tenais, il reste planter devant moi pendant une minute attendant que je lui sorte un larcin. Ce que je ne fis pas.
Inutile de vous étaler mon dépit. J’ai pris mes cliques et mes claques , et sur le chemin de la sortie, un allemand accompagné de sa femme tunisienne, éclate en scandale en face d’un douanier qui lui forçait la main .Sa femme tends discrètement quelques billets bleu au dit douanier, pendant que son marie court affolé dans tous les sens, cherchant autorité pouvant lui rendre justice. Mais n’espérer pas que la police présente sur place vous vienne en aide, ils vous attendent également au tournant et eux aussi sont assoiffés de « café ». Puis ça femme reviens défroqué et les papiers nécessaires entre la raie, enfin elle convint son marie de quitter le port sans étaler son scandale.
D’ailleurs tous les tunisiens baissent leurs froques à la douane du port de Tunis. « On se laisse enculer sans gêne », me racontait un monsieur dans un café à la sortie de la Goulette. Lui venait de Genova dans le même vaisseau que moi, sauf que lui, arrosait grandement les douaniers pour qu’ils ferment l’œil sur des marchandises non déclarées ou complétement illégales. D’ailleurs il n’y a pas de montant fixe sur les taxes douanières, ça se négocie comme au souk et en devises étrangères s’il vous plait. En effet ce monsieur semblait bien informé et pour cause il effectuait tous les weekends un allé retour chargé de marchandises dont il tirait bon bénéfice à Tunis.
Enfin, remplis de haine, après le constat de telles pratiques, j’ai rejoints mon foyer et j’ai écris ce texte.
Tfou Alikoum, Jaffar.
05/10/2015 Tunis, Tunisie
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